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La migration des zèbres au Botswana

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Il est facile lors d'un safari sur-mesure au Botswana, d'observer un troupeau de zèbres près d'une rivière. Cependant il faut bien choisir le lieu et la période de l'année car comme beaucoup d'autres animaux d'Afrique, les zèbres migrent à travers les régions du pays en fonction des pâturages et de l'eau.

Troupeau de zèbres dans une rivière au Botswana @Sous l'Acacia
Troupeau de zèbres dans une rivière au Botswana @Sous l'Acacia

Faisons connaissance avec les zèbres


Le zèbre des plaines

Le zèbre des plaines, également appelé le zèbre commun ou zèbre de Burschell se différencie de son cousin zèbre de montagne en particulier par la couleur grisée ou légèrement jauni entre les bandes blanches et noires de sa peau. Le zèbre de montagne est quant à lui, noir et blanc. Le zèbre de plaine vit en groupe : un mâle défend plus son petit harem de femelles (3 à 6 juments) qu’un territoire précis. Les autres mâles forment des groupes de célibataires, et tous peuvent se rassembler dans de larges troupeaux qui migrent ensemble. Le zèbre commun, le plus répandu, vit dans les grandes plaines de l’est du continent africain, tout comme son cousin le zèbre de Grévy.               

Le zèbre de Grévy (Equus grevyi)

Il est quant à lui le plus grand de tous les zèbres, sa crinière est longue et hérissée, et sa tête étroite rappelle celle d’une mule.Les mâles adultes peuvent mesurer de 120 à 142 cm au garrot, peser de 220 à 355 kg pour une longueur (hors queue) de 200 à 245 cm.           

Petit groupe de zèbres au Botswana @Sous l'Acacia
Petit groupe de zèbres au Botswana @Sous l'Acacia


Nourriture, comportement animal et gestation

Le zèbre se nourrit principalement d’herbe et passe la majorité de son temps (de 60 à 80%) à brouter.  Les zèbres sont très sociables entre eux, même si les mâles peuvent se battre violemment pour le contrôle d’un harem. Le mâle protège farouchement ses femelles et leurs petits contre les prédateurs.   
Les petits naissent après 12,5 mois de gestation et à n’importe quel moment de l’année, avec un pic des naissances variable selon la région. Les petits marchent tout de suite, ne sont allaités que par leur mère et sont sevrés au bout de 8 à 13 mois. Une fois adulte, les mâles comme les femelles quittent leur groupe pour en intégrer un autre. Leur espérance de vie est d’environ 25 ans. 

Zèbre commun et son petit @Sous l'Acacia
Zèbre commun et son petit @Sous l'Acacia


La migration des zèbres au Botswana  

       
Le zèbre des plaines est l’animal national du Botswana. Ils sont d’intelligentes et d’hardies créatures parfaitement adaptées pour s’épanouir au Botswana et son environnement semi aride. Ils sont mobiles et se déplacent sur de grandes distances, à la recherche de prairies et d’eau. Leurs mouvements ont intrigué et étonné les biologistes animaliers pendant de nombreuses années ; et c’est seulement avec l’avancée de la technologie moderne sur la localisation, que les multiples migrations des zèbres vers le nord du pays ont pu être éclaircies.   

Troupeau de zèbres dans une rivière au Botswana @Sous l'Acacia
Troupeau de zèbres dans une rivière au Botswana @Sous l'Acacia


Les zèbres du Nord            

La dépression de Mababe et la plaine de Savuti ont toujours été rempli de troupeaux bruyants de zèbres pendant tout l’été. Cependant, à la fin de la saison des pluies, les animaux disparaissent, à la recherche de verts pâturages quelque part au milieu des 100 000 km2 du nord du Botswana, pour réapparaître seulement à la saison des pluies suivantes.
Bien que nous n'étions pas sûr de savoir où les zèbres allaient durant l’hiver, leurs mouvements ressemblaient à ce qu’on appelle « une migration » de par leur saisonnalité et leur cycle, mais également du fait que les zèbres retournent sur le lieu d’origine.           
Durant les années 1990, un curieux et audacieux jeune biologiste, le Dr Mark Vandewalle, a entrepris de décrypter et de se documenter sur cette migration. Il s’est installé à Savuti et a suivi les errances des zèbres en les localisant à l’aide de colliers émetteurs mais également dans l’air grâce à l’utilisation d’un ULM.
Les résultats ont exclusivement montré que les zèbres suivent un circuit qui part de Khwai, à l’est du delta de l'Okavango pour rejoindre la dépression de Mababe vers le Nord-Est puis Savuti et jusqu’à Linyanti vers le nord avant de revenir.


Troupeau de zèbres en pleine migration au Botswana @Sous l'Acacia
Troupeau de zèbres en pleine migration au Botswana @Sous l'Acacia

 


Les zèbres de Makgadikgadi

 Il est reconnu que l’écosystème de Makgadikgadi est le cadre d’une autre migration spectaculaire des zèbres, avant et après la mise en place des barrières des fièvres, étudié respectivement par le Dr Chris Brooks et le Dr James Bradley.
Chaque année, de 20 000 à 25 000 zèbres des plaines (et entre 3000 et 10 000 gnous bleus) font des migrations saisonnières relativement courtes entre la rivière Boteti et la zone autour du Jack's camp à l’est du parc national du Makgadikgadi.


Les difficultés rencontrées 

Durant la saison sèche, les deux espèces sont coincées par l’eau de la rivière Boteti, en raison de leur besoin de boire tous les jours. Ainsi, ils se trouvent tiraillé par un dilemme car ils ont également besoin de manger, et le pâturage à coté de la rivière se retrouve vite épuisé. Chaque jour, ils ont besoin de bouger de plus en plus loin pour satisfaire leurs besoins énergétiques. A cette époque de l’année, les zèbres parcourent en moyenne une distance de 15 kilomètres et un maximum de 32 kilomètres depuis la rivière ; mais pour les gnous bleus la distance moyenne est de seulement 5 kilomètres et au maximum 21 kilomètres.  Dès les premières pluies d’été, il y a un exode de masse des herbivores depuis Boteti , vers la limite opposée du parc à l’est vers les prairies et autour des collines de Njuca et du Jack's camp.

Observation de zèbres dans le Mag @Sous l'Acacia
Observation de zèbres à Makgadikgadi @Sous l'Acacia

Les herbes nutritives permettent aux troupeaux de survivre et les animaux qui ont survécu à la saison sèche commencent maintenant à prendre du poids.Les femelles déposent leurs poulains dans ce lieu d’abondance où il est évident que les prairies sont essentielles à leur survie. Si l’utilisation des terres devait changer dans cette région, ce serait la disparition des populations de zèbres (et de gnous) de Makgadikgadi.            
Lorsque les pans autour du camp s'assèchent au début de l'automne, les zèbres retournent à la rivière Boteti. A cette période de l’année, la rivière Boteti reçoit miraculeusement une injection d’eau de crue du delta de l'Okavango (principale source d’approvisionnement).  Les eaux de l’Okavango atteignent seulement la Boteti durant la saison sèche  et ainsi l’eau et les pâturages reposés permettent une fois de plus aux troupeaux de subsister. Un peu plus tard dans l’année, le cycle migratoire se répète.  

Un zèbre et son petit dans les plaines @Sous l'Acacia
Un zèbre et son petit dans les plaines @Sous l'Acacia


La voie de migration rétablie

Durant la saison humide, la population de zèbres « résidents » au sein de Makgadikgadi est rejointe par une autre sous population migratoire venant du delta de l'Okavango (un nombre inconnu mais estimé à environ 500). L’une des trouvailles les plus intéressantes du projet de recherche est de déterminer le schéma de déplacement des herbivores au sein et autour du delta de l'Okavango, recherche faite par le Dr HattieBarlam-Brooks. Cette migration était inattendue, car cette route migratoire bien particulière a récemment été rénovée, suite à la suppression de la barrière de la Nxai Pan Buffalo en 2004. Cette barrière était en place depuis plusieurs décennies (de 1968 à 2004) - plus longue que la durée de vie de 15 ans d’un zèbre -  par conséquent, on ne sait pas exactement comment sans transmission intergénérationnelle les zèbres ont rétabli cette voie.

Routes empruntées par les zèbres durant la migration @Sous l'Acacia
Routes empruntées par les zèbres durant la migration @Sous l'Acacia

Cependant, cela a eu lieu durant les 4 ans après le retrait de la barrière et témoigne de l’adaptabilité des zèbres et de l’importance de la migration pour leur survie. Bien que le nombre d’animaux migratoires est toujours relativement bas, c’est une spectaculaire migration de plus de 250 kilomètres de chaque côté. Cette découverte (que les zèbres peuvent suivre leurs anciennes routes migratoires dans de bonnes conditions) a une portée et une envergure importante pour également d’autres espèces. La création de corridors fauniques est donc une pratique de gestion précieuse pour la faune.  Au Botswana en particulier, où les habitats naturels ont été fragmentés, les populations de grands mammifères peuvent probablement récupérer une fois la connectivité de l’écosystème rétablie leur anciennes routes migratoire. 

Rayures de zèbre @Sous l'Acacia
Rayures de zèbre @Sous l'Acacia


La plus longue migration de grands mammifères en Afrique

Plus récemment, une équipe de chercheurs incluant Le Dr Robin Naidoo et le Dr Michael Chase du Botswana,  accompagnés de collègues namibiens, le Dr Piet Beytell et le Dr Pierre du Preez, ont découvert que les zèbres de la rivière Chobe, au nord du parc national Chobe et la région adjacente de Zambezi en Namibie, se déplacent également chaque année vers et depuis le pan de Makgadikgadi. Cette migration comprend environ 2000 zèbres se déplaçant jusqu’à Nxai Pan et au delà. Les chercheurs ont déployé les derniers émetteurs satellites à la pointe de la technologie avec une installation GPS sur un échantillon de zèbres femelles, et étaient capable de suivre leurs mouvements en temps réel et avec une grande précision. Les animaux étudiés ont fait un aller-retour avoisinant les 955 kilomètres par an. Il s’agit de la plus longue migration terrestre de grand mammifère en Afrique. Cela dépasse de manière significative la migration des gnous bleus dans le Serengeti.    
   
Troupeau de zèbres se mêlant aux éléphants @Sous l'Acacia
Troupeau de zèbres se mêlant aux éléphants @Sous l'Acacia

L’arrivée des zèbres à Nxai Pan coïncide avec le début des pluies d’été et la production de fourrages nutritifs. Comme avec le zèbre ailleurs au Makgadikgadi, ils poulinent à ce là moment aussi.  De manière étonnante, cette migration est parallèle au mouvement des zèbres de Khwaï vers  la dépression Mababe puis Savuti et Linyanti, mais est complètement  séparé de celui-ci.  La prairie nutritive de Savuti est à seulement 100 kilomètres de la zone des zèbres de la rivière Chobe, c’est à dire plus près que Nxai pan ; pourtant les animaux se déplacent directement vers le sud-ouest jusqu’à Nxai Pan, sans se mélanger avec la sous population un peu plus à l’ouest !
D’après les comptes rendus ci-dessus, une tendance émerge où les populations de zèbres du Botswana se déplacent jusqu’aux zones nutritives au moment où les femelles poulinent et ont le taux d’énergie le plus haut. Certaines études suggèrent une base génétique et/ou culturelle pour le choix de la destination de migration, d’autres suggèrent que les précipitations sont un indice immédiat de début de voyage. Cependant, tout n’est pas clair et les chercheurs reconnaissent qu’une étude plus approfondie est impérative afin de comprendre pleinement ces migrations.            

Jeunes zèvres @Sous l'Acacia
Jeunes zèbres @Sous l'Acacia

Pendant ce temps, bien qu’il soit important de comprendre que la migration est la clé de la survie des équidés rayés. Le troupeau national compte actuellement 100 000 individus, nettement moins que la population il y a quelques décennies. Si les gestionnaires de la faune veulent augmenter le nombre de zèbres, le challenge sera de recréer et de maintenir les flux de migration.  


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